Ca y est. J'ai dit au revoir à ma vie chez maman, à la maison dans laquelle je n'ai jamais habité mais dans laquelle j'ai quand même une simili chambre. A Hidden la nouvelle petite chatte qui a élu domicile à la maison il y a trois ans maintenant. A Caramel, mon petit bébé de 16 ans déjà, qui, j'en suis sûre, à encore de beaux jours devant lui, vu son aptitude à grincher en permanence, je lui ai susurré à l'oreille : "à l'année prochaine, tiens bon". A Nina, la petite-grande galgo sauvée par maman en Juillet dernier, si belle, si majestueuse et si démonstrative. Aux potes de maman, qui vont suivre nos aventures sur Facebook, ils l'ont promis. A Mamie, surtout, qui vient de reprendre une chimio, une autre, une de plus, elle aussi sera forte, et je la retrouverai, elle aussi, l'année prochaine, j'y crois, il faut y croire. A ma soeur, cette grande fille que je ne vois pas évoluer, je lui souhaite de bouger, de partir et de voir que la vie peut-être plus belle ailleurs, oui. Différente. A Maman, que je laisse avec appréhension comme on laisse un petit enfant. Depuis sa dépression, elle n'est plus la même... Je lui en veut de ne pas s'en sortir, d'être vulnérable et je crois que m'éloigner ne nous fera que du bien. Je n'ai jamais été très heureuse dans l'Oise, mais c'est derniers temps, la vie y était plus douce et plus lumineuse. J'aime me surprendre à dire qu'un jour, peut-être, j'y reviendrai et que Maman, Soeurette et Moi seront toutes les trois comme avant. Et puis je me rends compte de l'absurdité de la chose, de nos âges ("on a plus 34, 10 et 6 ans") et non, je sais, je crois, je suis persuadée, que je ne reviendrai jamais.
Ne resterons que ces moments suspendus, ces salons de thé, ces sessions cuisine avec ma soeur, Au nom de la vérité, Mamie qui demande 12000 services à la seconde et qui n'est jamais contente mais qu'on aime quand même, nos medleys de chansons Disney, les balades en forêt avec le chien, les pots payés par je-ne-sais-pas-qui à l'asso, "t'es capable de conduire à ma place?", et toutes ces conneries qui font que nos relations mère-filles-soeurs ne seront jamais comme les autres.
Putain, elles vont me manquer.