Ça s'est passé il y a environ un an et demi. J'en avais parlé ici déjà, ne trouvant rien d'autre à faire que d'exprimer mon désarroi sur ce blog. J'ai mis du temps à comprendre ce que cela voulait dire, moi qui ne la voyait qu'une fois par an, grand maximum. J'ai vraiment mis du temps à comprendre son absence, à comprendre que je ne la verrais plus jamais, que je ne pourrais plus jamais lui parler.
J'ai un peu plus pris conscience de la chose quand j'y suis allée au mois de juillet dernier et que ma mamie n'était pas/plus là. On était tous les deux tous seuls avec mon papy, notre petite routine, et très peu de mots. C'était bien mais vraiment différent.
Ma mamie, je l'ai toujours connue à la cuisine, en train de mitoner de bon petits plats pour la famille. Elle se levait avant tout le monde, prenait son petit-déjeuner en silence, et quand on se levait ma soeur et moi, vers 8h, elle était déjà devant les fourneaux, en train de couper oignons, poivrons et pommes de terre alors que mon papy était déjà revenu des courses -forcément- et lisait tranquillement le journal...
Elle s'arrêtait un moment pour nous servir notre petit-déjeuner : chocolat, pain beurre, jus d'orange. Pendant toutes les vacances de mon enfance, j'ai baigné dans cette odeur de cuisine du sud, mi basque-mi espagnole.
On sait tous que les odeurs nous hantent, qu'un parfum nous fera plus de mal qu'un quelconque souvenir. Je fonctionne à l'odeur moi. Au détour d'un couloir de métro, dans la rue en passant devant un restaurant ou seulement en croisant quelqu'un, je peux être envoyée à des années lumières du moment présent... C'est assez horrible mais on s'y fait. Et puis, quand une odeur rappelle un bon souvenir, c'est super, même si il faut l'avouer, ça m'arrive rarement...
L'odeur, c'est comme ça que je la retrouve, que je me mets à penser à elle avec tendresse. Je retrouve souvent ma grand-mère dans l'odeur de la cuisine de Maria, la maman de ma patronne.
Et la semaine dernière, en plein service, je me suis retrouvée ailleurs. Sur ce balcon ensoleillée à Pau, j'avais de nouveau une dizaine d'années, ma mamie était là, à la cuisine, on allait passer à table dans quelques minutes...
Et la semaine dernière, en plein service, je me suis retrouvée ailleurs. Sur ce balcon ensoleillée à Pau, j'avais de nouveau une dizaine d'années, ma mamie était là, à la cuisine, on allait passer à table dans quelques minutes...
Ma mamie et mon Papy |
Très beau billet. Un bel hommage à ta mamie.
RépondreSupprimerTrès bel hommage, effectivement, et qui m'émeut beaucoup. Ma mémé est morte il y a quelques mois. Elle était très malade et n'était plus elle même depuis presque 10 ans, mais je regrette infiniment le son de sa voix, son étreinte et l'odeur de sa maison ...
RépondreSupprimerAh.. Ton article me fait penser à ce que j'appelle "Ma belle Mémé". C'est un amour, elle cuisine toujours pour moi et mon Amoureux, etc, jamais elle s'arrête. Sérieusement, je n'imagine pas ma vie sans ce bout de femme.
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