Work in progress.

Il y a ce déménagement. Dans deux semaines, au revoir mon si joli appartement, le parquet qui craque, les plafonds qui tombent et la cuisine pourrie. Au revoir le chien de la voisine, que j'ai envie de tuer chaque matin, et les talons de la même voisine que j'ai envie de scier chaque jour.

Il y a ce nouvel appartement au 4ème étage d'un immeuble avec ascenseur, à une demi-heure à tout casser de mon travail. Une jolie cuisine équipée, plein de placards, un grand salon et un amoureux.

Il y a cette nouvelle vie -oui, je pense que l'on peut appeler ça comme ça- qui va commencer. Et qui apporte son lot de questions bien entendu. Même si on est sûr de nos choix et de ce que l'on fait. Le questionnement, c'est la vie, je crois.

Work in progress -pas vite, mais progress quand même- !

Il y a ces cartons qui prennent la moitié de mon salon et qui ne se font pas tous seuls. Cette migraine qui persiste depuis quelques jours et qui m'empêche de faire tout ce que je voudrai. Qui ne me donne envie que de dormir, dormir, dormir et qui fait chuter toute simili-motivation (et qui du coup me scotche à l'ordi... Les habitudes ont la vie dure)... Ces cartons, donc, qui prennent du temps, qui font que je vis dans un endroit de plus en plus en friche, et qui, je le sais, va me manquer, un peu. Quand même.

Il y a cet adieu à plus de trois ans de vie. C'est pas rien, mine de rien. C'est tout une époque. J'ai déjà amorcé tout ça, mais c'est quand même une grande grande bouffée de nostalgie que je mets à la poubelle en même temps que je fais du tri. Ça fait du bien, c'est ce qu'il me fallait. 

Il y a ce soleil qui rentre à flot le matin par la fenêtre de mon salon, devant laquelle je prends mon petit-déjeuner (c'est comme ça que l'on sait que l'on devient grand : quand on se met à prendre un petit-déj en se levant) avec mon ordinateur et un bon bouquin. Il ne fait pas encore assez chaud pour ouvrir la fenêtre mais j'espère avoir l'occasion de le faire avant de partir. Et il y a aussi le soleil qui rentre à flot par la fenêtre de la cuisine le soir qui nous permet de cuisiner sans allumer la lumière et, surtout, surtout, de profiter des dernières lueurs du jour. 

Il y a ces idées d'aménagement, quelle bibliothèque, le canapé, la table basse... On enlève la petite chaise verte Ikéa, et on va acheter ça, ça et ça...

C'est beau de rêver.