01 juin, 2015

Tout est plus intense.



Ici, rien n'est pareil. Rien ne ressemble à ce que l'on connait déjà. On redécouvre le temps, on redécouvre les rencontres...

Le temps. Le temps est subjectif, on nous l'apprend, très tôt, je crois. On nous apprend que le temps passe vite quand on passe de bons moments et qu'il passe plus lentement quand on vit des choses difficiles. Le temps se distord. Mais le temps s'apprivoise. Je vous le jure.

Le temps n'est pas le même ici, la vie ne s'écoule pas de la même manière. Tout est plus intense. Rien n'a la même saveur. On a le temps de prendre le temps, et, ça, ça n'a pas de prix. Bientôt trois mois au pays du long nuage blanc. Et cette terrible impression d'avoir vécu, oui. Mais surtout, d'être ici depuis 6 mois, un an, ou que sais-je encore.

La vie ici est si intense. Si forte. Si nouvelle. Si pleine de découvertes. On a le temps de rien, et en même temps le temps de tout. Lire. Surfer. Marcher pour découvrir les merveilles que ce pays a à nous offrir. Passer du temps avec des gens, rencontrés ici ou là. Pour quelques jours, quelques heures ou peut-être plus longtemps, qui sait.

Qui sait ce que le temps nous réserve.

Ici, les rencontres sont. Elles nous font vivre. Quand on aime quelqu'un, on l'adore. Et quand on ne l'aime pas, on le déteste. Pas de demi-mesure. Pas le temps, justement. Pas le temps de tergiverser. Il faut tout prendre tout de suite, tout accepter. Des fous rires les plus mémorables, aux mimiques qui nous agacent tellement que l'on ne peut pas rester dans la même pièce. 

Il y a des gens que l'on a croisé et que l'on ne voudra revoir pour rien au monde. Il y a ceux qui nous agacent alors qu'on ne s'est pas encore vu (les pires, non ?). Et ceux avec qui le feeling passe tout de suite, ceux avec qui il ne faut pas s'encombrer de gêne ou d'autres choses, ceux avec qui il ne faut pas se dire "mais que va t-il/elle penser de moi ?", ceux avec qui il faut vivre, le plus vite possible, parce qu'il ne seront plus là demain.

J'ai le coeur fendu. J'ai le coeur fendu parce que je tombe inexorablement amoureuse de ce pays. Et parce que je sais que cet amour est voué à l'échec. Je ne resterai pas là. Qui sait, peut-être que je reviendrai un jour mais rien n'est sur. Un an, ici, ce n'est pas assez. Je voudrai y passer ma vie. Que dire de ceux qui restent trois semaines et qui se baladent en express ?

J'ai le coeur fendu parce que je rencontre des gens, de ceux que je n'aurai jamais croisé. Parce que ma petite vie tourne en rond, en France. Parce que je ne suis pas la même, ici, et que j'évolue chaque jour. 
J'ai le coeur fendu pour toutes ces choses que l'on vit, si intenses, si présentes, si fortes, mais qui se terminent, aussi simplement, aussi intensément qu'elles sont arrivées.

J'ai cette douceur amère dans le fond du coeur : cette urgence de découvrir, de vivre, couplée à la peur de rentrer et que tout cela se termine. Trop intense.
Pour oublier tout ça, une seule solution : profiter et vivre le moment présent. 

Une belle leçon de temps, de vie.
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8 commentaires:

  1. Très joli billet <3 C'est vrai que là-bas, et dans ces conditions, tout doit être démultiplié. Vos journées m'on l'air d'être remplies de choses essentielles : le partage, la découverte...

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    1. Merci :-)
      Oui, c'est un peu ça... Des journées remplies de belles choses (et de moins belles, faut pas déconner ^^) mais toujours très formatrices et intenses !

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  2. c'est sûr que cela doit être une expèrience incroyable! perso c'est ce que je ressens en voyage (comme tu le fais remarquer c'est obligatoirement court voire très court) : une vie complètement différente, pleine de découvertes ! :-) loin de la routine qui bouffe bien (parfois) nos existences!

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    1. C'est ça ! Mais la routine, je te rassure, reviens bien vite ici aussi :-)
      Même si elle bouffe moins ou est plus facile à éjecter :D

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  3. C'est un beau billet. Je te souhaite surtout d'arriver à mettre en sommeil cette angoisse du retour afin de profiter à fond de l'instant présent !

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    1. Ca va, elle n'est pas trop présente. Juste dans le fait de se dire que oui, il faut profiter, parce que c'est sur ça va s'arrêter... Mais elle ne me bouffe pas non ! (et puis j'avoue, je serai quand même un peu contente de rentrer)

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  4. Ton billet est magnifique ! Il retranscrit tant ces émotions du voyage, de la découverte, de l'expatriation. C'est fou comme quand on est dans un pays qui n'est pas le sien, on s'ouvre tout de suite davantage et on est prêt à vivre des choses auxquelles on n'aurait même pas prêté attention chez soi !
    Profitez à fond !

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