13 décembre, 2013

Petite psychologie de bas étage.

Je le savais. Je n'ai pas eu mon permis. Je ne suis pas partie défaitiste. Je me voyais déjà annoncer à tout le monde que j'avais mon permis, je voyais déjà ma maman me faire un cadeau pour récompenser (je rigole). C'est de ma faute, une erreur en début de parcours. J'étais sûre de l'avoir raté et je ne me suis pas trompée. De toute façon, je ne l'aurai pas eu, même sans cette erreur puisque j'aurais totalisé 19 points et qu'il en faut 20 pour l'avoir. Je préfère être certaine et ne pas me prendre la tête que de me poser la question avec une conduite en demi-teinte. 

Le pire? Ou le mieux. C'est que tout va bien. J'ai forcément eu un petit coup de mou en sortant de la voiture. Je me suis revue faire mes trucs, je me suis un peu molestée en me disant que j'étais nulle. Et puis je me suis dis "stop". A quoi bon ? A quoi bon m'accabler, me démotiver, m'achever ? Je vais aussi loin, parce que, quand je m'y mets, je pourrais ne pas m'arrêter et m'auto-déprimer pendant des jours. 

Je suis rentrée en train. Je pouvais attendre quelqu'un de l'auto-école qui viendrai nous chercher. Mais je n'avais pas envie de discuter, de parler de mes erreurs, de décortiquer ma conduite avec les autres alors je suis partie. J'ai dit au revoir à l'examinateur et au moniteur, j'ai pris mes affaires et je suis allée prendre le train au bout de la rue. J'ai mis une bonne heure pour rentrer chez moi, j'ai écouté de la musique, j'ai lu, je me suis retrouvée. Je me suis dit que je n'avais pas envie de conduire puisqu'il existait ce truc si merveilleux que sont les transports en commun (je rigole encore). 

Arrivée à la maison, ça allait déjà mieux. Je me suis pris un bon petit dej, j'ai appelé ma mère et ma soeur, j'ai discuté avec les copines de Twitter qui m'ont remis du baume au coeur, j'ai discuté par SMS avec le chéri qui me disait qu'il m'aimait de toute façon avec ou sans permis (hihi). L'après-midi, ma belle-mère m'avait proposé de me récupérer et qu'on aille faire les boutiques ensemble. Déjà pour trouver des cadeaux de Noël et puis aussi pour me changer les idées après l'examen du matin. Ce que je voulais, c'était surtout profiter de ma journée et ne pas "porter ma croix". 

Tout ça pour dire que j'ai eu un déclic. Ouais. Je crois que je vais me recycler en psychologie (je rigole, troisième). Je crois. Je crois que je devais m'autoriser à vivre un échec. C'est pas clair ? Depuis toute petite, j'ai été la petite fille à maman. Celle qui réussissait tout, qui était bonne à l'école, qui a fait une filière générale, qui est allée à la fac (tout ça pour rien mais c'est pas la question). J'ai toujours tout eu du premier coup, toujours de bonnes notes. Et jusqu'à il y a quelques semaines, je crois que c'était pareil pour ce fichu permis. C'était impensable pour moi de le rater. Impossible à imaginer. Et puis, j'en suis venue à me dire qu'à part financièrement ce n'était pas grave. 

Je me sens sereine, parce que j'ai raté un truc sans que le monde s'écroule. Je suis toujours drôle, ma famille est encore là, les gens qui m'aiment, m'aiment. Le permis, ce n'est pas moi. Le permis, son obtention ou sa non-obtention ne me défini pas. Il n'est pas une composante de ma personnalité. C'est bête, mais je crois que j'avais intégré le tout. Sans permis, dans ma tête, je n'étais pas assez aimable. Voilà.

Ne pas avoir mon permis n'est pas une fatalité. En montant dans la voiture ce jour-là, stressée comme pas deux, j'ai respiré, j'ai accepté et j'ai pris de la distance. Mon stress est tombé et j'ai fait du mieux que j'ai pu. Ce n'était pas suffisant. Mais ce n'est pas grave. Je ferai mieux la prochaine fois. Pour le moment, je profite de mes amis, de ma famille qui a besoin de moi, de mon mec. Des fêtes de fin d'année. Et puis on verra, plus tard, en janvier ou par-là. 

Je me suis offert un pull pour fêter ça. 


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6 commentaires:

  1. Ouah. Tu prends tant de recul, avec lucidité... Je te trouve particulièrement posée ! Je suis contente pour toi, que tu le prennes comme ça, que tu ailles bien. Puis comme tu le dis, tu ne l'as pas eu cette fois, mais une prochaine fois ce sera la bonne ! Plein de bisous.

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  2. Juste un mot : bravo ! Ce n'est pas facile de relativiser comme tu l'as fait et surtout d'être aussi sereine. Et ce sera sûrement pour la prochaine fois ! Des bises

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  3. Je sais ce que tu ressens, j'ai vécu la même chose, quand je l'ai passé, 4 fois, il y a 11 ans (tant que ça ? Mon dieu que je suis vieille !!!). Premier échec, grands questionnements :-( Mais j'ai fini par l'avoir, quand j'ai laché du lest.
    Ca arrive de se planter, on en est que plus humains !!!
    J'aime ta positivité ! Et c'est bien aussi les cadeaux de non-obtention :-)
    Et bien sur qu'on t'aime !!!!!! <3<3<3

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  4. Mais je laisse des commentaires, et ça ne marche pas??!!
    Je la trouve très bien ta petite philosophie, c'est comme ça qu'on avance!

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  5. Heu je retente, j'ai l'impression que mes commentaires ne passent jamais...
    Très bonne petite philosophie, c'est comme ça qu'on avance!

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  6. Bravo et merci pour ce billet ! L'échec est parfois si redouté qu'il nous empêche de faire des choses (enfin, bon, je parle un peu pour moi). Du coup, cela peut être une très bonne chose de le vivre une fois et de se rendre compte qu'il n'y a pas mort d'homme, qu'on continue à avancer. C'est bizarre à dire ; mais je crois qu'un échec me ferait du bien !
    En tout cas, bravo pour avoir su aussi bien relativiser et prendre ce recul. Ça fait réfléchir ! :)

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